Le jury d’Africa’s Photographer of The Year a tranché et a récompensé le photographe sri-lankais Ifham Raji, gagnant APOTY, pour l’une de ses photos mise en compétition dans la catégorie « Portraits de la vie sauvage ».
Aujourd’hui, Ifham Raji, professionnel et passioné qui a découvert le concours sur notre page Instagram, répond à nos questions et nous délivre quelques secrets…
Ifham Raji, pouvez vous nous dire quelques mots de votre rapport à l’Afrique ?
Je suis photographe originaire du Sri-Lanka. Je suis un amoureux de la vie sauvage. J’ai passé 35 ans à sillonner le Sri Lanka et à prendre des photos de la vie sauvage sri-lankaise.
Il y a 5 ans, j’ai senti le besoin de changer de style et d’apporter plus de variété à mon univers photographique. Je me suis donc lancé le défi de me rendre à l’étranger pour capturer d’autres formes de la vie sauvage. J’ai parcouru notamment de nombreuses fois le Masai Mara au Kenya.
« Mais je dois dire que l’Afrique du Sud reste ma destination favorite. La vie sauvage y est vraiment unique et se manifeste dans des habitats très variés… »
Et si vous nous racontiez l’histoire derrière la photo primée…?
Cette photo a été prise en Afrique du Sud dans la réserve privée de Zimanga. Un soir, nous avons aperçu une charogne entourée de vautours. Je me suis dit qu’en revenant sur les lieux au petit matin, nous aurions probablement une belle lumière.
« J’ai fait confiance à mon instinct…»
…et nous sommes revenus tôt le lendemain. Des « Tawny Eagles », rapaces de la région, curaient déjà la carcasse. Soudain, un chacal est apparu pour tenter de chasser ses rivaux charognards et manger lui aussi.
« Une scène vraiment rare et inhabituelle…»
La carcasse était bien trop grosse pour le chacal. Mais ce dernier a commencé à tirer d’un côté et les rapaces on fait de même de l’autre coté. Les rapaces luttaient bec et ongle ! Le chacal déplaçaient les morceaux de chair pour aller les manger plus loin et faisait plusieurs va et vient vers la charogne.
L’importance du regard caméra
Je voulais obtenir une prise de vue de face du chacal portant la chair dans sa gueule. Cela s’est avéré être un travail difficile, mais après plusieurs tentatives, j’ai réussi à capturer quelques images. Cette image était la meilleure de toutes, principalement parce que le chacal marche vers l’objectif mais aussi parce que le contact visuel est saisissant.
Selon vous qu’est ce qui fait de cette photographie un cliché digne d’être récompensé ?
L’effet de mouvement combiné au contact visuel du chacal la bouche pleine de chair est quelque chose d’unique.
C’est une scène rare, saisie sur le vif , combinée à une lumière parfaite, une bonne composition, et un arrière plan qui font que cette image à quelque chose à raconter.
Qu’aimez vous le plus du côté sauvage de l’Afrique ?
Je pense que le côté sauvage de l’Afrique est quelque chose de vraiment unique qui a beaucoup à voir avec la variété.
Les paysages d’Afrique varient et vont de larges plaines, de denses étendues d’arbustes, de forêt tropicale impénétrables, aux montagnes, rivières, océans, lacs volcans etc…
« La variété des formes de vie sauvage en Afrique fait le bonheur des photographes…»
Depuis quand pratiquez-vous la photographie ?
Depuis que je suis enfant ! J’ai appris à travers de nombreuses tentatives mais il faut le dire, aussi à travers beaucoup de ratés.
Avec l’avènement de l’ère digitale, j’ai pris la photographie comme une passion plus sérieuse
Mon passe-temps favori m’a finalement permis de m’aventurer dans la photo pour des magazines. J’ai également exposé mon travail et publié un recueil de mes photos. Avec le temps, ma passion est devenue un métier.
Quelques conseils à donner pour saisir l’instant ?
La photographie parfaite correspond selon moi aux points suivants :
- Une scène rare ou inhabituelle
- Une lumière parfaite
- Une composition intéressante
- Un bon arrière plan
- Une histoire intéressante à raconter
Pour obtenir cet instant de grâce, il faut parcourir plus d’un spot et appuyer de nombreuses fois sur le déclencheur, parfois en vain… Ces échecs aussi feront de vous un vrai photographe. On gagne aussi beaucoup d’expérience en découvrant différents aspects de la vie sauvage. C’est ainsi que l’on apprend !
Selon vous, qu’est-ce qui rend l’Afrique si spéciale?
Selon moi, la manière dont les gens traite la nature et la vie sauvage est remarquable. En Afrique, l’on protège la vie sauvage et ses trésors et on contribue à son bien-être. C’est l’une des plus belles choses de l’Afrique à mon sens.
Selon vous, quelles sont les destinations à ne pas manquer ?
« Le Delta de l’Okavango au Botswana, le Masai Mara au Kenya, les plaines de Serengeti en Tanzanie, le Sud du Luangwa en Zambie, le désert du Namib en Namibie et l’Afrique du Sud sont des incontournables pour les photographes de la vie sauvage… »
L’Afrique est un continent si vaste et si varié que la liste est longue…
Quel est l’animal que vous aimeriez le plus prendre en photo ?
Si j’en ai l’occasion, j’aimerais énormément prendre en photo les gorilles des montagnes pour ajouter cette espèce fascinante à ma collection.
Merci au gagnant APOTY et toutes nos félicitations !
Retrouvez les photographies qui ont marqué la compétition d’Africa’s Photographer of The Year dans la galerie Portraits de la vie sauvage.
Participez vous aussi au concours pour tenter de gagner un safari fort en émotions…